Il n'est pas, depuis la Libération jusqu'à nos jours, un grand procès dont l'auteur n'ait rendu compte dans un grand quotidien du soir. Âgé aujourd'hui de trente-cinq ans seulement, il a derrière lui dix ans d'expérience, dix années passées aux audiences, tant en France qu'en Hollande, où il suivit le procès du plus grand faussaire de l'époque, le peintre Van Meegehen ; en Allemagne, celui de l'homme soixante fois assassin ; à Stettin, derrière le rideau de fer, celui du jeune Français Robineau, finalement condamné pour espionnage.
L'auteur d'Amour, que de crimes... est de ceux qui se sont émus de l'insuffisance des moyens matériels mis à la disposition de la Justice. Il a publié en 1952 une enquête sur ce grave problème : Justice, levez-vous, où il dénonçait avec force les maux dont souffre celle qu'il nomme «la parente pauvre» de l'Administration.
Jean Larborde a eu le douloureux privilège de rendre compte à ses concitoyens des procès en collaboration, de celui des J3 et de tant d'autres. Il a étudié sur le vif le comportement de certains humains en une époque particulièrement troublée de notre histoire, celui des hommes qui s'efforcent de les juger, de les défendre, et les réactions du public.
L'auteur d'Amour, que de crimes... est de ceux qui se sont émus de l'insuffisance des moyens matériels mis à la disposition de la Justice. Il a publié en 1952 une enquête sur ce grave problème : Justice, levez-vous, où il dénonçait avec force les maux dont souffre celle qu'il nomme «la parente pauvre» de l'Administration.
Mais, plus que les ressorts de la procédure, ce sont ceux du cœur humain qui intéressent cet homme jeune, dont tant de misères ou de déchéances humaines qu'il a pour tâche d'étudier, n'ont pas fait un blasé. Le grand problème qui retient son attention est celui de la psychologie. Par quel acheminement de la passion ou de l'intérêt un être est-il amené à en tuer un autre?
Il n'est pas surprenant que Jean Laborde ait voulu réunir en un volume six des procès passionnels les plus significatifs jugés récemment, et ce n'est pas un de ses moindres mérites que de l'avoir fait avec une parfaite honnêteté, offrant aux lecteurs des faits rigoureusement authentiques. Avec une non moins rigoureuse objectivité, l'auteur raconte six amours et ce qui en fait la grandeur, la misère, parfois le sordide. Il nous permet de mesurer la valeur des témoignages, l' importance de la moindre parole quand se joue une vie humaine, et, dans certains cas, la responsabilité de la société. Il s'abstient de juger. Il s'est assigné pour seul but d'aider chacun à comprendre les raisons profondes qui peuvent mener un être humain jusqu'au box des accusés.